femme dans une pièce violette - gaming
Déconstruire les préjugés

Pourquoi j’ai mis si longtemps à me dire gameuse (et pourquoi je ne suis pas la seule)

Pendant des années, j’ai joué aux jeux vidéo sans vraiment oser me revendiquer comme gameuse. Ce mot, pourtant simple, me semblait toujours un peu trop grand pour moi. Comme s’il ne m’était pas destiné. En réalité, je ne suis pas seule : de nombreuses femmes qui jouent régulièrement peinent à s’identifier à ce terme. Par peur du jugement, par manque de confiance, ou simplement parce qu’il est encore chargé de stéréotypes. Dans cet article, j’avais envie de revenir sur ce blocage que beaucoup d’entre nous ressentent, et surtout de montrer qu’il n’a rien d’anormal.

Se sentir illégitime, malgré la passion

On pourrait croire que jouer suffit pour se sentir légitime. Pourtant, dans les faits, c’est souvent plus compliqué. Beaucoup de femmes, moi comprise, ont grandi avec l’idée que le jeu vidéo n’était pas vraiment « fait pour elles ». Même en y passant des heures, difficile de se débarrasser de cette petite voix intérieure qui murmure : Tu ne joues pas assez, pas assez bien, pas aux bons jeux…

Résultat : on aime ça, mais on n’ose pas trop le dire. Comme si le mot gameuse était réservé à une élite invisible.

femme qui joue en ligne

Le poids du regard des autres

Ce sentiment est renforcé par un environnement qui peut être franchement hostile. Une partie des joueuses ont déjà fait face à des remarques sexistes, du harcèlement en ligne, ou simplement à une forme de condescendance. Cela pousse beaucoup d’entre nous à rester discrètes, voire à cacher qu’on joue. Par peur d’être moquées, critiquées, ou carrément invisibilisées.

Dans ces conditions, comment se sentir libre d’assumer sa passion ?

Un mot qui dérange parfois

Même le mot gameuse peut poser problème. Pour certaines, il évoque davantage une caricature qu’une véritable identité. Trop connoté, trop sexualisé, trop stéréotypé… On comprend pourquoi il peut gêner. Et pourtant, ne pas l’utiliser contribue aussi à notre effacement. C’est un cercle vicieux : moins on se nomme, moins on est visibles, et plus on pense qu’on est seules.

Et si on se réappropriait ce mot ?

Aujourd’hui, je choisis de me dire gameuse. Non pas parce que je joue tous les jours, ni parce que je maîtrise tous les genres. Mais parce que j’aime profondément les jeux vidéo, à ma manière. Et c’est tout ce qui compte.

Être une joueuse, ce n’est pas performer. C’est ressentir, explorer, partager. C’est une passion qui se vit différemment pour chacune d’entre nous. Et c’est justement cette diversité qui en fait la richesse.

Si tu veux en savoir plus à propos de cela, je t’invite à lire mon article de mes 10 exercices pour me sentir plus légitime dans le gaming.

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